Dénutrition


La dénutrition résulte d’un déséquilibre entre les apports nutritionnels et les besoins de l’organisme. La carence est généralement causée par un apport insuffisant en protéines, vitamines, énergie ou autre nutriment, mais peut aussi être une conséquence d’une dépense énergétique plus élevée que la normale.

La dénutrition protéino-énergétique affecte tout le métabolisme, et de ce fait augmente les risques de complications, la morbidité et la mortalité, en particulier chez les personnes âgées. Elle affecte la composition corporelle et aggrave la perte de poids involontaire due au vieillissement.

La dénutrition affecte 19-38% des personnes vivant en institutions1, 2 et 30-90% des patients hospitalisés3,4.

Références: 1 Margetts BM, Thompson RL, Elia M, Jackson AA. Prevalence of risk of undernutrition is associated with poor health status in older people in the UK. European Journal of Clinical Nutrition. 2003;57:69. 2 Crogan NL, Pasvogel A. The influence of protein-calorie malnutrition on quality of life in nursing homes. The Journals of Gerontology Series A. 2003;58:159. 3 Thomas DR, Zdrowski CD, Wilson MM, Conright KC, Lewis C, Tariq S, Morley JE. Malnutrition in subacute care. The American Journal of Clinical Nutrition. 2002;75:308. 4 Pablo AM, Izaga MA, Alday LA. Assessment of nutritional status on hospital admission: nutritional scores. European Journal of Clinical Nutrition. 2003;57:824.

Qu’est-ce que la sarcopénie?

La sarcopénie est la perte de masse musculaire (masse maigre), de force physique, et de capacités motrices. Ce processus lié au vieillissement, complexe et multifactoriel, survient à la suite de changements d’ordre physiologiques et/ou pathologiques. Généralement associée à une perte de poids1, la sarcopénie est un facteur de risque important d’invalidité chez les personnes âgées2.
La prévalence de la sarcopénie est aujourd’hui estimée à 50 millions de personnes. Dans le contexte actuel de vieillissement de la population, on estime que la sarcopénie affectera plus de 200 millions de personnes au cours des 40 prochaines années.

Les 3 principaux facteurs de risque de la sarcopénie sont:

  • La dénutrition, en particulier la carence en protéines, qui apparait chez les personnes âgées lorsque l’efficacité métabolique diminue. La synthèse protéique nécessite un apport alimentaire en protéines renforcé chez le patient âgé, en comparaison au sujet jeune.
  • Le vieillissement:Le vieillissement est un processus physiologique normal, qui entraine une diminution de 1% de la masse musculaire chaque année après 30 ans3. La sarcopénie commence généralement à l’âge de 40 ans et s’accentue après 75 ans4.
  • La sédentarité: l’inactivité musculaire diminue la masse musculaire.

Les recommandations pour la prise en charge de la sarcopénie, selon la Société pour la sarcopénie, la cachexie, et le vieillissement pathologique5) sont :

  • La supplémentation en protéines

Les personnes âgées ont un risque plus élevé d’avoir un apport insuffisant en protéines6, car ils ont besoin de plus de protéines qu’une personne jeune pour maintenir des niveaux adéquats et renforcer la masse musculaire7,8.

En effet, il existe une association positive entre l’ingestion de protéines et la masse musculaire chez cette population.9,10. De ce fait, un apport en protéines et en énergie optimal est essentiel pour prévenir et prendre en charge la sarcopénie dans le cadre d’une approche thérapeutique multimodale.
L’apport protéique total recommandé est de 1 à 1,5 g/kg de poids corporel par jour11,12. Les acides aminés essentiels, en particulier la leucine, sont de puissants stimulants de la synthèse protéique dans le muscle5. Ainsi, la quantité et la qualité des protéines sont capitales pour lutter contre la sarcopénie.

  • L’exercice physique

Un minimum de 20 à 30 minutes par jour d’exercice physique, 3 fois par semaine, est recommandé pour ralentir la perte musculaire et prévenir la sarcopénie, en combinaison avec un apport suffisant en protéines.

  • Autres suppléments

Il a été démontré que la supplémentation en créatine13,14 et le maintien d’un taux adéquat de vitamine D dans le sang peuvent améliorer le développement musculaire, ainsi que maintenir la force musculaire et les performances physiques.15.

Laboratoires Grand Fontaine propose une gamme complète d’options nutritionnelles adaptées à l’état du patient :

Références
1 Janssen I, Shepard DS, Katzmarzyk PT, Roubenoff R. The healthcare costs of sarcopenia in the United States. Journal of the American Geriatrics Society 2004;52:80–85.
2 Volpi, E, Nazemi R, Fujita S. Muscle tissue changes with aging. Current Opinion in Clinical Nutrition & Metabolic Care. 2004 July, 7(4):405-410.
3 Morley JE. Anorexia, sarcopenia, and aging. Nutrition 2001;17:660–663.
4 Waters D.L., R.N. Baumgartner & P.J. Garry. “Sarcopenia: Current Perspectives.” The Journal of Nutrition, Health & Aging. 2000; 4(3):133-139.
5 Morley JE. Nutritional Recommendations for the Management of Sarcopenia. Journal of the American Medical Directors Association 2010; 11: 391–396.
6 Fulgoni VL 3rd. Current protein intake in America: Analysis of the National Health and Nutrition Examination Survey, 2003–2004. Am J Clin Nutr 2008;87:1554S–1557S.
7 Campbell WW, Crim MC, Dallal GE, Young VR, Evans WJ. Increased protein requirements in elderly people: data and retrospective reassessments. The American Journal of Clinical Nutrition. 1994 Oct;60(4):501-9.
8 Campbell WW, Evans WJ. Protein requirements of elderly people. European Journal of Clinical Nutrition. 1996 Feb;50 Suppl 1S180-3.
9 Vellas BJ, Hung WC, Romero LJ, et al. Changes in nutritional status and patterns of morbidity among free-living elderly persons: A 10-year longitudinal study. Nutrition. 1997;13:515–519.
10 Lesourd B, Decarli B, Dirren H. Longitudinal changes in iron and protein status of elderly Europeans. SENECA Investigators. European Journal of Clinical Nutrition. 1996;50:S16–S24.
11 Campbell WW. Synergistic use of higher-protein diets or nutritional supplements with resistance training to counter sarcopenia. Nutrition Reviews. 2007;65:416–422.
12 Arnal MA, Mosoni L, Boirie Y, et al. Protein pulse feeding improves protein retention in elderly women. The American Journal of Clinical Nutrition. 1999;69:1202–1208.
13 Brose A, Parise G, Tarnopolsky MA. Creatine supplementation enhances isometric strength and body composition improvements following strength exercise training in older adults. The Journals of Gerontology. Series A. 2003 Jan;58(1):11-9.
14 Chrusch MJ, Chilibeck PD, Chad KE, Davison KS, Burke DG. Creatine supplementation combined with resistance training in older men. Medicine & Science in Sports & Exercise. 2001 Dec;33(12):2111-7.
15 Mithal A, Bonjour J-P, Boonen S, Burckhardt P, Degens H, El Hajj Fuleihan G, Josse R, Lips P, Morales Torres J, Rizzoli R, Yoshimura N, Wahl D.A., Cooper C, Dawson-Hughes B. Impact of nutrition on muscle strength and performance in older adults. Osteoporosis International (in press). 2005.

Qu’est-ce que l’anorexie?

Le processus physiologique du vieillissement et les facteurs qui prévalent chez les personnes âgées tels que les comorbidités et la polymédication, provoquent souvent une perte d’appétit qui induit une baisse des apports en énergie : il s’agit de l’anorexie. La satiété est le processus qui implique l’arrêt de manger et la sensation qui persiste après avoir mangé. C’est un facteur important dans le contrôle de l’appétit et de l’apport énergétique, dont les mécanismes peuvent être altérés chez les personnes âgées.

Bien qu’il existe une forte prévalence du surpoids chez les personnes âgées, la principale préoccupation dans cette population est la diminution de la prise alimentaire, entraînant une perte de poids involontaire importante et un état de dénutrition protéino-énergétique. Le Centre pour les services « Medicare & Medicaid » (CMS) définit la perte de poids importante, non planifiée ou non désirée, comme une baisse de 5% du poids corporel sur 1 mois, de 7,5% sur 3 mois, et de 10% sur 6 mois1. Ces éléments font partie des critères de diagnostic de la dénutrition pour les adultes de plus de 70 ans en France.1

Plusieurs facteurs augmentent le risque d’anorexie chez les personnes âgées:

  • Les facteurs sociaux : la pauvreté, la dépression, la solitude et l’isolement social.
  • Les facteurs physiologiques qui modifient l’appétit.
  • Les facteurs physiques:
    • Mauvaise dentition ou prothèse dentaire mal ajustée.
    • Modifications du goût et de l’odorat liées à l’âge.
    • Troubles gastro-intestinaux, problèmes de malabsorption2, maladie pulmonaire obstructive chronique, maladie de Parkinson, et arthrite.3
    • La déficience cognitive peut aussi conduire à la perte de poids, car les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démence peuvent perdre l’appétit ou oublier de manger.4
  • La médication : les personnes âgées suivent souvent des traitements médicamenteux délivrés sur ordonnance, ces derniers peuvent entrainer des malabsorptions de nutriments, des troubles gastro-intestinaux ou une perte d’appétit.

Comment prévenir ou prendre en charge l’anorexie liée à l’âge:

  • Prise en charge diététique
    • Augmenter / enrichir l’apport alimentaire.
    • Ajouter des exhausteurs de goût et adapter la texture des aliments
    • Utiliser des suppléments oraux de haute densité calorique, incluant des protéines et des nutriments essentiels (vitamines et minéraux).
  • Prise en charge médicale:
    • Déterminer et traiter la maladie sous-jacente.
    • Lorsque la modification du régime alimentaire n’est pas suffisante, la modification de la voie d’alimentation (entérale / parentérale) est possible.

Laboratoires Grand Fontaine propose une gamme complète d’options nutritionnelles adaptées à l’état du patient:

Références
1 US Centers for Medicare & Medicaid Services. State Operations Manual. Appendix PP – Guidance to Surveyors for Long Term Care Facilities. Section 483.25(i). Rev. 70. Revised January 7, 2011. Accessed September 15, 2011.
2 Donini L, Savina C, Cannella C. Eating habits and appetite control in the elderly: the anorexia of aging. International Psychogeriatric. 2003;15(1):73-87.
3 van Staveren WA, de Graaf C, de Groot LC. Regulation of appetite in frail persons. Clinics in Geriatric Medicine. 2002;18(4):675-684.
4 Johansson L, Sidenvall B, Malmberg B, Christensson L. Who will become malnourished? A prospective study of factors associated with malnutrition in older persons living at home. The Journal of Nutrition Health and Aging. 2009;13(10):855-860.

Qu’est-ce que le cancer?

L’institut national du cancer (NCI) des États-Unis définit le cancer comme une maladie dans laquelle des cellules anormales se divisent sans contrôle et envahissent d’autres tissus. Les cellules cancéreuses peuvent se propager à d’autres parties du corps par le système lymphatique et sanguin. Il existe plus de 100 différents types de cancer, dont ceux de la prostate, de la vessie, du côlon, de l’utérus, du pancréas, de l’estomac, du rectum et du poumon.

L’incidence du cancer augmente de façon exponentielle avec l’âge, les personnes de plus de 65 ans représentent 60% des patients nouvellement diagnostiqués et 70% des décès dus à un cancer 1,2. La dénutrition et la cachexie (extrême affaiblissement du corps induite par la dénutrition et la perte de poids) sont les principales causes de mortalité dans le cancer : on estime que 20% des patients atteints de cancer décèdent d’une de ces deux conditions3,4,5.
La dénutrition et la perte de poids réduisent également l’efficacité de la chimiothérapie, et en augmente ses effets indésirables.
Les traitements contre le cancer endommagent souvent les cellules et les tissus sains, ce qui engendre des effets secondaires. En effet, le cancer et ses traitements peuvent affecter les apports nutritionnels et augmenter la dépense énergétique, impliquant des situations de dénutrition et de perte de poids ::

  • Anorexie – Perte d’appétit
  • Altération du goût et de l’odorat
  • Mucosite – Inflammation des muqueuses
  • Aphtes
  • Sécheresse buccale (xérostomie)
  • Troubles de la déglutition
  • Nausées, vomissements
  • Diarrhée, constipation
  • Douleur
  • Anxiété, dépression

Comment traiter et prendre en charge le cancer et ses effets secondaires ?

  • Traitement médical : le plan de traitement dépend du type et du stade du cancer, ainsi que de l’âge du patient et de sa santé générale. Le but du traitement peut être de guérir le cancer, de contrôler sa propagation ou de réduire ses symptômes. Les traitements peuvent inclure :
    • La chirurgie (pour éliminer ou détruire le cancer dans une partie du corps)
    • La radiothérapie (pour réduire ou détruire une tumeur)
    • La chimiothérapie (pour tuer ou ralentir la croissance des cellules cancéreuses qui se sont propagées au-delà de la tumeur d’origine)
    • Ces traitements peuvent s’accompagner d’une hormonothérapie ou une thérapie biologique (transplantation de cellules souches).
  • Une intervention nutritionnelle est essentielle pour lutter contre la dénutrition liée au cancer. Elle peut améliorer l’efficacité de la chimiothérapie, diminuer le risque d’infections, et donc améliorer la qualité de vie du patient. Certains nutriments ont un effet synergique avec les traitements de chimiothérapie. L’évaluation nutritionnelle est donc fondamentale pour la prise en charge clinique des patients atteints de cancer :
    • Un bon statut protéino-énergétique est essentiel (le cancer augmente la dépense énergétique et réduit la masse musculaire).
    • Certains éléments nutritifs particuliers, tels que les acides gras polyinsaturés (AGPI), les oligosaccharides (FOS et GOS), les antioxydants (vitamine A, C, E, caroténoïdes, sélénium, zinc) et les acides aminés, contribuent à améliorer le système immunitaire des patients atteints de cancer.
    • La supplémentation en glutamine réduit les mucosites6, (effets secondaires fréquents des agents chimiothérapeutiques). Elle améliore également le métabolisme des protéines en diminuant leur dégradation et en augmentant leur synthèse dans la muqueuse intestinale et les muscles6.

Laboratoires Grand Fontaine propose une gamme complète d’options nutritionnelles adaptées à l’état du patient:

Références
1 Ries LAG, Eisner MP, Kosary CL, Hankey BF, Miller BA, Clegg LX, Edwards SEER. Cancer Statistics Review, 1973–1998. National Institute of Health. 2000 NIH publication 00-2789.
2 Yancik R, Holmes ME. NIA/NCI Report of the Cancer Center Workshop (June 13–15, 2001). Exploring the Role of Cancer Centers for Integrating Aging and Cancer Research. 2002.
3Muscaritoli M, Molfino A, Gioia G, Laviano A, Rossi Fanelli F. The “parallel pathway”: a novel nutritional and metabolic approach to cancer patients. Internal and Emergency Medicine. 2011 Apr;6(2):105-112.
4Paccagnella A, Morassutti I, Rosti G. Nutritional intervention for improving treatment tolerance in cancer patients. Current Opinion in Oncology. 2011 Jul;23(4):322-330.
5Muscaritoli M, Bossola M, Aversa Z, Bellantone R, Rossi Fanelli F. Prevention and treatment of cancer cachexia: new insights into an old problem. European Journal of Cancer. 2006 Jan;42(1):31-41.
6 Noe JE. L-glutamine use in the treatment and prevention of mucositis and cachexia: a naturopathic perspective. Integrative Cancer Therapies. 2009 Dec;8(4):409-415.